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la norvège et l’union avec la suède

qui devaient servir de base, et dans lequel il émettait toute une série d’exigences absolument contraires à ce qui avait été convenu.

Dans sa réponse à ce sujet, au chef du ministère suédois (26 novembre 1904), le ministre d’État norvégien, M. Hagerup, docteur en droit, dit, de l’une de ces exigences, que « suivant les principes ordinaires de droit public et international, elle imprimerait à la Norvège la marque d’un état vassal », et « qu’au point de vue national, elle serait un grand pas en arrière, en comparaison de l’organisation actuelle du service consulaire ».

En décembre 1904, la majorité des membres du ministère suédois présenta un nouveau projet de loi ; mais M. Boström ne s’y rallia pas, ne voulant pas abandonner le point de vue auquel il s’était placé et dont nous avons parlé. On comprendra aisément, que, sans même tenir compte du contenu de la proposition, le fait seul que le président du Conseil suédois, l’homme politique le plus puissant de son pays, déclarait être absolument opposé à la proposition de négociations qu’il faisait lui-même aux Norvégiens, au nom du gouvernement, devait rendre toute entente très difficile. De plus, le projet de loi suédois contenait aussi toute une série d’exigences inacceptables pour la Norvège, car elles étaient en contradiction avec les bases adoptées pour les négociations et avec leur but.

Le gouvernement norvégien, dans la réponse qu’il fit à ce sujet, déclara que le projet conte-