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direction des affaires étrangères

difications nécessaires pour assurer nos intérêts, pourvu que ces modifications ne soient pas contraires à l’Acte d’Union. La Norvège ne poussa pas, immédiatement, les choses à l’extrême en organisant un service diplomatique particulier, et en prenant, comme l’avait fait la Suède, les mesures nécessaires à la sauvegarde de ses intérêts. Au contraire, elle essaya de s’entendre avec la Suède et entama, avec elle, des négociations loyales. Ces négociations n’aboutirent pas. Si, dans cet échec, on peut être tenté de voir un signe de faiblesse, on ne peut pas, en tout cas, nous reprocher d’avoir manqué d’égards ; dans ce cas comme dans bien d’autres nous avons fait preuve d’une patience peut-être exagérée.

À partir de 1885 nous essayâmes d’obtenir une amélioration de la situation créée dans le conseil « ministériel » par la présence de trois membres suédois contre un seul norvégien. Les Suédois reconnurent la justice de notre réclamation et nous firent une proposition transactionnelle, mais qui était inacceptable. Pendant les négociations de 1885-1886 ils essayèrent en effet de faire établir expressément que le ministre des Affaires étrangères de Suède serait celui de l’Union et celui de la Norvège. Une nouvelle tentative en 1891, échoua, le gouvernement suédois ayant fait accompagner les concessions qu’il faisait à la Norvège de l’insertion au procès-verbal d’une note déclarant que, « ni l’Acte d’Union ni aucune autre loi unionnelle ne concède à la Norvège le droit