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la norvège et l’union avec la suède

plus simple et les bases mêmes de l’union, est encore tout-puissant dans la politique suédoise ; c’est sur son autel que M. Boström, chef du gouvernement suédois, a cru devoir sacrifier la parole donnée par lui à la Norvège.

Aussi longtemps qu’existeront ces velléités de suprématie, cette idée de faire, des deux royaumes indépendants de Norvège et de Suède, un royaume unique, celui de Suède, où la Norvège se fondrait comme dans une unité d’ordre supérieur, aussi longtemps nous aurons le droit et le devoir d’opposer notre « non possumus » à toute offre de négociations. Nous ne pouvons négocier sans une déclaration bien nette de la Suède, en paroles ou en actions, reconnaissant que l’œuvre entreprise pendant les années qui suivirent 1890, en vue de procurer la suprématie à la Suède, est définitivement abandonnée et que le « pied d’égalité parfaite » qui servait de base à l’union, sera réalisé à tous les points de vue, et pour toujours, dans la pratique.