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résumé de l’histoire de l’union

pression de la vice-royauté, ils eussent alors, comme en bien d’autres circonstances, évité bien des froissements, bien des vexations entre les deux peuples[1].

Depuis lors, les prétentions du parti suédois de la première Chambre à exercer une influence sur les affaires intérieures de la Norvège se sont manifestées à plusieurs reprises ; cela fut toujours très regrettable au point de vue des rapports entre les deux peuples, et contribua à rendre les Norvégiens peut-être trop susceptibles quant aux prétentions de la Suède à la suprématie. En pareille circonstance, on a toujours, du côté de la Suède, cherché à empêcher le roi d’agir en qualité de roi de Norvège.

La question des consulats — question norvégienne — d’une brûlante actualité, a provoqué plusieurs crises aiguës du même genre entre le Storthing et le peuple norvégien d’une part, et le pouvoir royal, actionné par une pression suédoise, d’autre part.

  1. La prétention suédoise à un droit d’immixtion dans les affaires Concernant la constitution norvégienne, n’a été définitivement abandonnée et la légitimé des prétentions norvégiennes définitivement reconnue que par la suppression, en 1894, de l’article de la Constitution relatif à la vice-royauté.

    Cette loi fut votée à l’unanimité par le Storthing, et le rapport fut fait en Conseil d’État norvégien, sans opposition de la part de la Suède : personne ne songeait plus au droit d’immixtion, quoique cet article fût un de ceux introduits dans la Constitution par le Storthing extraordinaire de 1814 sur la proposition des commissaires suédois. Cela montre bien clairement le chemin parcouru, et comment la Suède reconnaît peu à peu la légitimité des revendications norvégiennes.