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la norvège et l’union avec la suède

à la frontière de Norvège, était pourtant mieux qualifié qu’aucun autre membre de la Chambre des seigneurs, pour savoir dans quelle énorme mesure les Norvégiens avaient alors contribué au salut de la Suède. Le mouvement que cette affaire provoqua plus tard en Suède montra bien quelle faible notion les hautes classes sociales de la Suède avaient des droits historiennes de la Norvège, et combien elles connaissaient peu sa situation vis-à-vis de leur pays, situation pourtant basée sur les traités.

À la Chambre de la noblesse, le publiciste V. F. Dalman présenta plus tard une autre motion ; d’après celle-ci, la Diète devait demander au roi, avant de sanctionner la résolution du Storthing, de la soumettre à sa délibération : ce que Dalman proposait là était odieux pour les Norvégiens, car le texte d’un paragraphe de la Constitution norvégienne était ainsi mis à la merci d’un vote suédois.

Après un exposé de motifs des plus offensants pour la Norvège, où la suprématie de la Suède dans l’Union était revendiquée, la Diète vota, le 2 avril 1860, une adresse au roi ; on y réclamait la révision de l’Acte d’Union, aux fins d’établir des règles communes visant le droit accordé au roi de disposer des armées et des flottes, de procéder à la réorganisation de la défense, à l’établissement d’une représentation commune aux deux pays, etc. ; on y stipulait que la transformation décidée par le Storthing ne serait prise en considération par le roi que parallèlement à cette modification de l’Acte d’Union.