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résumé de l’histoire de l’union

qu’il songeait à appliquer, et que réclamaient déjà tous les Norvégiens bien pensants.

Parmi ces mesurés, il mentionne spécialement la suppression du droit attribué à trois Storthings consécutifs de légiférer sans l’assentiment du roi, la convocation du Storthing de cinq en cinq ans seulement, l’amovibilité des hauts fonctionnaires, l’adoption de prescriptions plus précises quant aux attributions du pouvoir législatif, et des restrictions nécessaires contre les abus commis par la presse. Lorsque toutes ces mesures seront adoptées, la Norvège ressentira pour la seconde fois l’action bienfaisante d’un prince à qui elle est redevable de sa libre organisation sociale.

Les ambassadeurs (« nos ambassadeurs ») reçurent l’ordre de se renseigner sans retard sur les sentiments que nourrissaient les grandes puissances à l’égard des plans tramés par lui contre la Constitution norvégienne.

C’était l’époque de la Sainte-Alliance ; les grandes puissances ne semblèrent pas disposées à rejeter ces plans : la Russie paraissait même leur être très favorable, au moins pour la forme. Auprès d’aucune de ces puissances, la Norvège n’avait de Norvégiens pour défendre sa cause : nous étions sans ministère des Affaires étrangères, sans relations avec les pays étrangers, absolument comme nous le sommes encore aujourd’hui.

Comme il a été dit déjà, les projets préparés contre notre indépendance et notre Constitution ne furent pas réalisés ; mais le fait important