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résumé de l’histoire de l’union

suédois des Affaires étrangères — dans l’espèce, ce ministre était aussi le nôtre — qu’il ne reculerait pas devant l’emploi de la force, au cas où le Storthing, comme il a été dit plus haut, refuserait de prendre à sa charge une part de la dette danoise. Le Storthing avait d’ailleurs déjà voté cette quote-part au moment où cet acte d’accusation mensonger fut envoyé aux grandes puissances par l’intermédiaire de « nos » ambassadeurs.

La circulaire du Ier juin 1821 commençait par faire valoir, en termes enthousiastes, la générosité montrée par Charles-Jean ; il avait « octroyé » une libre Constitution à la Norvège, par sa « victoire » il avait fait rentrer les Norvégiens dans le « devoir », et les avait mis à la « raison ».

Ce noble roi avait bien vu les « défauts » de la Constitution, mais il espérait que le temps y porterait remède ; le gouvernement avait fermé les yeux sur les excès commis depuis lors par le Storthing et par la presse ; il n’avait voulu y voir que des erreurs à relever, et non pas des injures à punir.

Citons maintenant textuellement la suite de l’Acte : « Une ivresse, qui a commencé à se répandre et qui pourrait devenir contagieuse, si on la laissait se propager librement, s’est emparée de quelques intrigants et a contaminé une majorité fort peu éclairée… Si l’on méconnaît les principes généralement reconnus et admis en Europe, si l’on anéantit toute confiance en des traités solennellement con-