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la norvège et l’union avec la suède

rapports avec le souverain commun. Autrement l’union sera brisée tôt ou tard, et l’un des peuples ne tardera pas à opprimer l’autre, ou bien il arrivera que leur séparation violente engendrera, dans les esprits, le germe de dissentiments amers, qui éloigneront ces peuples l’un de l’autre pour des siècles…

Pour atteindre ce but, fonder une puissance scandinave avec deux peuples longtemps ennemis, et faire progresser la confiance réciproque et l’amitié sincère, il faut, lorsqu’on fixera les droits communs aux deux peuples, établir une complète égalité entre eux, sans tenir compte du chiffre de la population ni de la productivité des deux pays…

Si, dans un des royaumes, le nombre des habitants l’emporte considérablement, cet avantage est d’ailleurs contrebalancé par la situation naturelle de l’autre pays favorable à sa défense, et comme on ne doit pas avoir pour intention que l’un ou l’autre des deux peuples s’arroge une appréciation arbitraire des décisions de l’autre, Sa Majesté s’est crue, pour plusieurs raisons, autorisée à reconnaître le principe d’une égalité parfaite entre les deux pays, dans toutes les questions concernant leur commun gouvernement. »

Ces citations font à merveille entrevoir de quelle façon le pouvoir royal suédois interprétait l’union. De son côté, la Diète suédoise ne se borna pas à l’approbation du projet d’Acte d’Union préalablement voté par le Storthing norvégien ;