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la norvège et l’union avec la suède

Norvège se terminât au plus tôt, et que l’union se fit librement et avec une parfaite unanimité ». Mais, pour la Suède, pour l’opinion dans le pays, il fallait faire tout son possible pour imprimer à l’union un caractère tout différent, et c’est pour cette raison que Charles-Jean, dans la même lettre, écrit que « pour faire plaisir au congrès de Vienne, il faut faire des sacrifices, que l’on pourra plus tard, à une autre Diète, modifier. C’est également en prenant pour base cette duplicité, qu’il convient de juger ce fait que Charles-Jean repoussa la tentative de conciliation faite par les commissaires envoyés auprès de lui, pour le seconder, par les grandes puissances, Angleterre, Russie, Autriche et Prusse.

Il est absolument hors de doute, qu’en dehors des difficultés qui auraient surgi si la campagne s’était prolongée, l’attitude des grandes puissances fut d’un grand poids dans les propositions d’union, et leur imprima le caractère d’une convention entre deux peuples indépendants et de droits égaux ; c’étaient là, d’ailleurs, les seules conditions que pouvaient accepter les Norvégiens.

Les négociations engagées aboutirent à une suspension d’armes, et à une convention signée à Moss, le 14 août 1814, entre le prince royal Charles-Jean, au nom du roi de Suède, et le gouvernement norvégien ; elle prescrivait, que des négociations seraient entamées pour établir une union entre les deux pays.

Le roi de Norvège, Christian-Frédéric, s’en-