Page:Nansen - La Norvège et l'Union avec la Suède, trad Rouy, 1905.djvu/22

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
12
la norvège et l’union avec la suède

la ruine, il mit ses talents militaires au service des ennemis de la France et de Napoléon ; pour le récompenser de ses services, le czar Alexandre, trahissant son ancien allié dano-norvégien, s’engagea « à procurer la Norvège à la Suède ([1]) ».

Après s’être, de cette façon, assuré le concours de la Russie, pour ses projets de conquête de la Norvège, le prince royal de Suède conclut des traités d’alliance ([2]), d’abord avec l’Angleterre, (3 mars 1813), puis peu après, avec la Prusse ; il avait ainsi les mains libres pour lutter contre la monarchie dano-norvégienne, qui s’était laissé entraîner dans une alliance fatale avec Napoléon.

Son objectif était la possession de la Norvège. Aussitôt après la bataille de Leipzig, Charles-Jean se retourna contre le Danemark, avec des troupes suédoises, prussiennes et russes, et remporta une facile victoire sur un faible détachement des troupes danoises (mais non norvégiennes ) de Frédéric vi.

Ainsi fut rendu possible le traité de Kiel (14 janvier 1814), par lequel le roi de Danemark et de Norvège céda au roi de Suède le trône de la Norvège. On aurait pu croire alors que le sort de notre pays était définitivement fixé, car il était à la fois menacé par la Suède et par les grandes puissances ; mais on avait compté sans

  1. Traité de Saint-Pétersbourg, en date du 5 avril 1812.
  2. Voir Aubert : La Norvège devant le droit international, page 9.