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introduction historique

murs de la forteresse norvégienne de Fredriksten.

Pendant les quatre-vingt-dix années qui suivirent, la Suède s’occupa, tant à cicatriser les blessures qu’elle avait reçues qu’à se défendre contre la Russie ; mais, lorsqu’en 1809, elle eut cédé la Finlande à cette dernière puissance, elle ne tarda pas à caresser de nouveau ses vieux projets de conquête.

Sur ces entrefaites, on s’apercevait de plus en plus en Norvège qu’une indépendance plus complète que celle résultant de l’union avec le Danemark était nécessaire. La perte de la flotte dano-norvégienne en 1807, lors du bombardement de Copenhague par les Anglais, fut l’événement qui décida de l’avenir. Le Danemark se trouva dans l’impossibilité d’assurer la défense de son alliée, et des négociations eurent lieu entre les hommes qui dirigeaient les affaires de la Norvège et de la Suède, en vue d’une union, soit des trois pays Scandinaves, soit de la Norvège et de la Suède seulement.

Ces négociations entre particuliers aboutirent à un résultat unique dans l’histoire, lorsque la Suède se trouva, en 1809, sur le point de périr. Elle était alors à la fois en guerre avec la Russie, et la monarchie dano-norvégienne ; les Russes, après avoir occupé toute la Finlande, marchaient contre elle. En Norvège, sur la frontière suédoise, il y avait une armée de 28,000 hommes, commandée par le prince Christian-Auguste.

Les Norvégiens avaient des forces supérieures à celles de leurs adversaires suédois, et, si à ce