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la norvège et l’union avec la suède

pour défendre ses prétentions à l’hégémonie dans la Baltique.

Dominant au sud, la Poméranie et la majeure partie des provinces baltiques, à l’est, la Finlande, c’était une grande puissance, qui menaçait surtout les deux autres peuples scandinaves ; la Suède devait fatalement se vouer à sa mission qui était d’acquérir un pouvoir absolu sur toute la péninsule.

Un auteur suédois, célèbre[1], reconnaît que, pendant des siècles, la Norvège fut l’objectif de la politique de nos grands rois, qu’elle éveillait les « convoitises » du peuple suédois, et qu’après la perte de la Finlande en 1809, sa possession fut considérée comme indispensable à sa sécurité et à son indépendance. À différentes reprises, en effet, la Suède tenta la conquête de la Norvège, mais toujours le succès des armes suédoises cessa dès que la frontière eut été franchie.

Comme, en même temps, notre allié, le Danemark était fréquemment battu par les Suédois, ces guerres eurent pour résultat la cession par le roi de Danemark et de Norvège des provinces méridionales et orientales de notre pays, Bohuslen, Jemteland et Herjedalen, qui font aujourd’hui encore partie de la Suède.

La dernière tentative importante faite par les Suédois, pour conquérir la Norvège se termina par la mort de Charles xii, en 1718, sous les

  1. Schinkel-Bergman, « Minnen », vol. vi, p. 31 32.