Entre les ski et les raquettes des Tchuktchis, la différence est très petite. La raquette est-elle entièrement en bois et recouverte de peau, on a un ski.
Sur la côte orientale du détroit de Bering, les Indiens de l’Alaska ont de longues et étroites raquettes, analogues à celles des Tchuktchis, et qui rappellent la forme des ski de la Sibérie orientale. Les peuples de l’Amérique ne connaissent pas l’usage des ski. Aux États-Unis ils ont été importés tout récemment par les émigrants Scandinaves.
Je ne puis expliquer pourquoi les raquettes de l’Amérique orientale sont longues et étroites comme les ski, ni dire si elles ont été copiées sur ces patins.
Les ski de la Sibérie occidentale présentent une grande ressemblance avec ceux de nos pays. Au Musée ethnographique de Berlin figurent des patins samoyèdes longs de 2 m. 20 et larges de 15 centimètres[1].
Le plus ancien dessin exact[2] des ski norvégiens se trouve dans l’édition de Saxo publiée par Stephanus (1644). Comme le montre la gravure ci-dessus, ces patins offrent une grande similitude avec ceux des Toungouses et des populations de la Sibérie orientale. C’est une forme aujourd’hui disparue, très rapprochée du type original. Dans les hameaux écartés de Norvège, on peut encore trouver des patins d’un modèle bizarre, qui paraît très ancien.
À l’origine, les ski avaient, croyons-nous, la semelle garnie de peau. Aujourd’hui encore les patins de ce genre sont très communs