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d’après le professeur Molin, un second pôle du froid arctique dans l’intérieur du Grönland.

La variation diurne atteignait 20 à 25 degrés. Alors que le thermomètre descendait la nuit à — 45 degrés, le jour il s’élevait, lorsque le temps était clair, à — 20 degrés.

Sur l’inlandsis l’air était très humide. Le degré hygrométrique variait de 90 à 100 pour 100. Sur la côte occidentale, sous l’influence du fœhn, il s’abaissa à 79 pour 100. Pendant les quarante jours qu’a duré l’expédition, un jour il tomba de la grêle, et onze jours de la neige ou plutôt de fines aiguilles de glace.

Ainsi qu’il a été dit plus haut, il ne se produit à la surface de l’inlandsis qu’une très faible ablation. Parmi les causes qui empochent le glacier d’acquérir d’année en année une plus grande puissance, M. Nansen cite l’évaporation, la chaleur du sol, l’action du vent, et enfin l’écoulement par les grands glaciers qui débouchent au fond des fjords. D’après M. Nansen, les âsar[1] auraient été formés par des torrents le long des bords des glaciers.

  1. Longues chaînes de collines constituées de débris détritiques particulières à la Suède et dont l’origine est énigmatique.