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a travers le grönland.

Les progrès de la civilisation ne sont pas aussi grands qu’on veut bien le dire.

Après un séjour de trois semaines à Kangek je revins à Godthaab. À mon arrivée les indigènes me donnèrent un exemple de leurs superstitions. Fatigué d’avoir chassé toute la journée, j’étais en débarquant assez fatigué et ne parlais guère ; immédiatement les Eskimos en conclurent que j’avais rencontré Tupilik, un être fantasque qui habite des îlots voisins et qui effraye les chasseurs lorsqu’ils viennent dans ces parages. Après avoir vu Tupilik, les indigènes restent toujours longtemps taciturnes. Aussi, pour éviter ce mauvais sort, les kayakmen évitent-ils d’aller à ces îles. Ils pensaient que j’avais vu le monstre et qu’instruit par l’expérience je ne me risquerais plus désormais dans ces parages.


LE CATÉCHISTE SIMON. DE KANGEK.
(D’APRES UNE PHOTOGRAPHIE DE M. C. RYBERG.)