
(DESSIN DE HOLMBOE, D’APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.)
CHAPITRE XXII
navigation en bachot. — arrivée à godthaab
e lendemain matin, 29 septembre, nous trainons l’embarcation
à la mer. Ce n’est pas un travail facile de la tirer sur l’argile
molle ; à chaque pas nous enfonçons profondément dans la vase.
Parvenus enfin à l’extrémité de la plage, nous revenons en arrière
pour prendre nos bagages. Devant nous tourbillonnent des troupes
de mouettes ; à notre grand regret elles sont hors de portée ; nous
nous réjouissions pourtant d’en abattre quelques-unes pour manger
de la viande fraîche, dont nous sommes privés depuis si longtemps !
De retour à notre campement nous nous décidons à transporter nos
bagages jusqu’au canot en prenant par les rochers, quelque difficile
que soit celle route : nous sommes fatigués de barboter dans l’argile
de la plage. Arrivé à une certaine distance de la mer, que vois-je ?
Notre canot flotte maintenant au large ; l’eau pendant notre absence
a recouvert la partie inférieure de la rive ! Heureusement Sverdrup
a pris la précaution d’amarrer l’embarcation à un morceau de bois