Page:Nansen - À travers le Grönland, trad Rabot, 1893.djvu/311

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
301
À LA VOILE SUR L’INLANDSIS.

tenant nous poursuivons notre route, plus assurés que jamais du succès. Le 18 septembre, la pente devient très accusée. En même temps la température s’adoucit. La vie nous apparaît plus riante.

Dans la soirée le vent se lève du sud-est ; j’espère que nous pourrons demain marcher à la voile. Depuis longtemps nous attendons avec impatience ce moment malgré les prédictions de Balto : « Naviguer à la voile en traîneau ; mais vous n’y pensez pas ! répète-t-il, c’est une plaisanterie ! »


À LA VOILE SUR L’INLANDSIS, LE 19 SEPTEMBRE.
(DESSIN D’A. BLOCH.)

Pendant la nuit la brise augmente ; le lendemain matin elle souffle grand frais. L’organisation du gréement sur les traîneaux est toujours une opération difficile par le gros temps et par un chasse-neige ; aujourd’hui nous travaillons en toute diligence pour être prêts le plus tôt possible. Kristiansen attache solidement son traîneau à celui halé par Sverdrup et moi, et sur les deux réunis nous hissons une voile formée de prélarts. Les autres amarrent leurs trois traîneaux ensemble et de front.

Ce n’est pas un petit travail d’attacher solidement les véhicules les uns aux autres. Pendant que nous sommes occupés à cette besogne, le vent semble tomber.

Cette crainte est heureusement vainr et bientôt les deux traîneaux