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LE TRAÎNEAU S’ÉLOIGNE RAPIDEMENT DANS LE TOURBILLON DE NEIGE.
(DESSIN D’A. BLOCH.)


CHAPITRE XX

à la voile sur l’inlandsis — la côte occidentale en vue



Nous sommes maintenant au milieu de septembre et chaque jour nous espérons atteindre la déclivité inclinée vers la côte occidentale. D’après notre estime, nous ne devons plus être loin du sommet de cette pente. Cette estime est, je crois, entachée d’erreur, mais, pour ne pas décourager mes compagnons, je me garde d’en rien dire. En tout cas, le 11 septembre, le plan du glacier présente déjà une certaine inclinaison : mesurée au théodolite, la pente atteint 22 minutes.

« Le 12 septembre, écrivais-je, la pensée de trouver maintenant un terrain plus facile nous réjouit tous. Dietrichson et Balto affirment qu’aujourd’hui nous apercevrons la côte occidentale. En tout cas prenons patience. Nous nous trouvons encore à l’altitude de 2 800 mètres (les observations corrigées nous ont donné ultérieurement pour ce point la hauteur de 2 570 mètres), peut-être ne verrons-nous pas le but de sitôt. Ce matin, d’après notre estime, nous devons encore être éloignés des montagnes de la côte occidentale d’environ 180 à 185 kilomètres. Le glacier incline dans la direction que nous suivons et présente une surface unie. »