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nous nous dirigeons vers godthaab.

nue ; avec cela il tomba une grande quantité de neige fraîche, ce qui n’améliora guère notre situation. À mesure que nous avancions dans l’intérieur du pays, le halage des traîneaux devint de plus en plus pénible. Les plus grands efforts étaient nécessaires pour faire glisser les véhicules sur ces névés pulvérulents.

Chaque page de mon journal de voyage contient des plaintes sur
m. nansen sur l’inlandsis. (d’après une photographie.)
l’état de la neige. Le 1er  septembre, voici ce que j’écris : « Aujourd’hui le traînage a été encore plus pénible que d’habitude ; par-dessus le verglas qui recouvre la vieille neige, s’étend, sur une épaisseur de 20 à 22 centimètres, une couche de particules cristallines fines comme du sable. À midi, au moment où le soleil est dans toute sa force, la marche est particulièrement laborieuse. Supposant que les traîneaux glisseraient mieux sur des patins de bois, Sverdrup et moi enlevons les plaques d’acier qui garnissent le nôtre. Cette modification n’a point de résultats appréciables. Le traînage est toujours très pénible ; de jour en jour il devient plus fatigant. » Un peu plus loin j’écris encore : « Pendant plusieurs jours la neige a été moins mauvaise ; malheureusement cette amélioration est de courte durée. À midi le soleil n’a pas assez de force pour fondre la couche superficielle du névé, fusion qui amènerait pendant la nuit la formation d’une nappe de verglas. Le 8 septembre, le traînage est très laborieux, jamais auparavant le halage n’a été aussi fatigant. Nous mar-