
(DESSIN DE F. NANSEN.)
CHAPITRE XVIII
nous nous dirigeons vers godthaab — climat de l’inlandsis — structure du glacier
ans la soirée du 26 août nous faisons halte à l’altitude d’environ
1 990 mètres. Instruits par l’expérience, nous essayons de
nous protéger contre la fine poussière de neige. Pour cela nous
installons le campement dans un trou, élevons un rempart du côté
de la brise, et protégeons cette partie de la tente à l’aide d’un traîneau
retourné et couvert d’un prélart. Après cela nous nous glissons
dans notre petite habitation ; la lampe à alcool chante joyeusement
et répand une pâle lumière dans noire intérieur, où, en dépit de
toutes nos précautions, la neige pénètre en fins tourbillons. Le thé
servi, on allume une des cinq bougies que j’ai apportées pour
m’éclairer lorsque je change les pellicules dans les châssis de l’appareil
photographique. Cette lumière rend notre habitation plus
agréable. La tempête peut souffler dehors, nous sommes maintenant
bien tranquilles dans notre tente.
Le lendemain la tourmente durait toujours. Grâce aux travaux de défense, la neige avait pénétré en moins grande quantité dans l’intérieur de la tente que la nuit précédente. Je prends alors la résolution d’établir une voilure sur les traîneaux ; naturellement les Lapons ne sont pas de mon avis. « A-t-on jamais eu une pareille idée, de marcher à la voile sur la neige ! s’écrie Balto. Vous pouvez nous apprendre à naviguer sur la grande mer, mais avez-vous la préten-