Page:Nansen - À travers le Grönland, trad Rabot, 1893.djvu/279

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
269
départ de la côte orientale. — escalade de l’inlandsis.

lorsqu’un beau clair de lune éclaire le glacier. Nos marches nocturnes sur l’inlandsis ont laissé à tous une profonde impression.

Vers minuit, sur une pente escarpée, le glacier devient de plus en plus mauvais ; il faut se mettre à plusieurs pour faire avancer chaque traîneau. Heureusement, à quelques centaines de mètres plus haut, s’élève une immense plaine de glace absolument unie. Nous dressons la tente pour prendre un peu de repos et un solide repas. La joie est grande d’avoir trouvé enfin un terrain facile ; et nous parlons déjà de l’époque de notre arrivée sur la côte occidentale, si cette plaine s’étend loin.



La plaine de glace unie n’avait qu’une faible étendue ; le soir même nous arrivâmes à son extrémité. L’inlandsis ne présente qu’en de rares localités une surface aussi plane.

Le 25 août, vers onze heures du matin nous dressons la tente. Le soleil est si ardent qu’il incommode l’un de nous ; pour pouvoir dormir il va se coucher dehors à l’ombre de la lente sur un prélart étendu sur la glace. À six heures et demie du soir nous sommes debout. Maintenant la marche est rendue pénible par une couche de fines particules neigeuses. En dépit d’une température de 7 à 8 degrés au-dessous de zéro, le halage des traîneaux est très fatigant sur ce névé pulvérulent. L’abaissement de la température ne rendant pas