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recouvert de plusieurs couches de peau de phoque, est assez long
vêtements et ustensiles des eskimos de la côte orientale du grönland.

i, pantalon de femme. — ii, pagne porté par les hommes dans les huttes. — iii, pagne porté par les femmes dans les huttes. — iv, courroie munie d’amulettes. — v, mocassin. — vi et vii, couteaux.
pour que les indigènes puissent s’y étendre tout de leur long. Sa largeur dépend de celle de la tente et du nombre des habitants. Sur ce lit les Eskimos passent tout le temps qu’ils restent dans la tente ; ils y mangent, ils s’y reposent, ils y donnent, et les femmes travaillent dessous, accroupies sur les jambes.

Les tentes des Eskimos présentent une forme très curieuse. L’appareil se compose d’un fronton en bois sur lequel viennent converger des perches disposées sur le sol en demi-cercle. Sur ce châssis est étendue une double couverture de peaux, la première formée de peaux dont la fourrure est placée du côté de l’intérieur de l’habitation, la seconde de peaux tannées provenant généralement de vieux oumiaks ou de vieux kayaks. La porte se trouve au-dessous du fronton, auquel est suspendu un rideau en peau d’intestins de phoque.

Dans la tente où je me trouve habitent quatre ou cinq familles ; chacune d’elles a sur le lit son petit compartiment distinct. Sur ce compartiment s’installent le mari, la femme et les enfants. Pour un mari, deux femmes et six enfants, un espace de quatre pieds suffit. Devant le compartiment de chaque famille brûle une lampe à huile dont la flamme est très large. Ces lampes, en pierre ollaire, ont la forme d’une demi-circonférence ; elles sont plates, creuses comme des soucoupes et généralement assez grandes ; quelques-