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historique des expéditions.

et l’Anglais James Hall. On était par avance si assuré du succès, que des Norvégiens et des Islandais furent embarqués à bord des navires pour servir d’interprètes avec les descendants des anciens colons. On ignorait alors la position de l’Österbygd, comme l’indiquent les instructions remises aux voyageurs par Christian IV. L’Eriksfjord, écrivait le roi, est situé sur la côte sud-est entre le 60e et le 61e degré. Richardsen devait explorer cette région où se trouvait, croyait-on alors, l’Österbygd, et après cela remonter la côte orientale.

D’après la Grönlandske Chronica de Lyschander, Richardsen arriva en vue de la côte orientale, le 8 juin, par 59° de latitude nord. La banquise l’empêcha d’aborder. Il remonta ensuite vers le nord le long de terre, toujours d’après le récit de Lyschander, et essaya plusieurs fois de se frayer un passage à travers les glaces. Le 1er juillet, entre le 63e et le 64e degré, il fit une nouvelle tentative, mais sans plus de succès que les précédentes. Après cela, par suite du manque d’eau ou du mauvais temps, le navire se dirigea au sud et revint en juillet à Copenhague.

En 1652, 1653 et 1654, Henrik Möller, haut fonctionnaire des douanes danoises, envoya trois expéditions au Grönland, sous la direction du Hollandais David Danell.

Au cours de son premier voyage, Danell essaya à diverses reprises d’atteindre la côte orientale[1]. Après avoir contourné l’Islande par le nord, il fit ensuite roule vers le sud-ouest et arriva le 29 mai par 64° 19’, à 50 milles, croyait-il, du Reykjanæs. Le 2 juin, il était en vue de la côte orientale, probablement dans les parages du cap Dan[2] ; mais à 4 ou 7 milles de terre[3], les glaces l’arrêtèrent. Le

  1. Le seul document existant sur ce voyage est une relation adressée à Frédéric III et écrite par un certain Christian Lund d’après les journaux de Danell. Elle est conservée au département des manuscrits de la Bibliothèque royale de Copenhague. En 1787, John Erichsen imprima un extrait de ce récit. (Voir les Grönlands butor. Mindesmærker, III, p. 715-720.)
  2. Je n’ai pu découvrir dans quel document le capitaine A. Mourier avait reconnu que Danell avait signalé un promontoire situé par 67° et un second par 65° 30’. (Voir l’article sur la croisière de l’Ingolf en 1879, publié dans le Geografisk Tidsskrift, Copenhague, vol. IV, p. 51, 1880.)
  3. Dans sa relation, Danell mentionne un groupe d’îles qui seraient situées à 3 ou 4 milles de la côte au sud du cap Dan, et auxquelles il avait donné les noms de Hvidsa Ilen (Selle blanche) et de Maelelöst skib (le Navire démâté). C’étaient vraisemblablement de