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CAMPEMENT SUR LA BANQUISE.
(DESSIN EXÉCUTÉ D’APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.


CHAPITRE IX

toujours en dérive



Les jours suivants, notre dérive continue vers le sud, le long de la côte orientale du Grönland. Pendant ce temps, aucun incident important à noter : chaque jour qui s’écoule ressemble au précédent. On observe la direction de la dérive, celle du vent, les mouvements de la glace, la couleur du ciel au-dessus de la banquise[1], pour découvrir si quelque chance favorable ne se présente pas. Nous sommes toujours partagés entre la crainte et l’espérance, et ces émotions ne sont pas sans attrait pour quelques-uns d’entre nous. Dans la pensée que les renseignements que nous avons recueillis intéresseront les spécialistes, je donne ici des extraits de mon journal

  1. La présence d’une buée de couleur foncée au-dessus de la banquise indique l’existence de flaques d’eau ouvertes ou de glaces clairsemées. La couleur sombre de l’eau donne cette teinte à l’air ambiant. Une apparition de ce genre porte, dans le vocabulaire arctique, le nom de « ciel d’eau » (vand himmel).