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les conquêtes du commandant belormeau

— Alors, qu’est-ce que cela signifie.

— Pierre a pris ombrage de la venue du commandant Belormeau, dans notre maison.

— As-tu donc été coquette, avec cet officier, Minna ?

— Pas plus je pense qu’une honnête fille n’a le droit de l’être et pas assez, je le proteste, pour motiver la décision de Pierre.

— Ah ! les jeunes filles ! fit le brasseur, tout prêt à déverser sa colère sur celui des deux coupables qu’il avait sous la main ; avoue donc que tu as été sensible aux hommages du beau commandant.

Minna regarda son père, de son petit air sage et fier.

— Père, quand est-ce que je vous ai donné le droit de douter de moi ?

Il se radoucit aussitôt.

— Jamais, Minnette ! C’est pour toi que je suis si fâché, ma pauvre petite… Alors, cela durait depuis quand, cette fâcherie ?

— Depuis trois semaines ; je ne croyais pas que cela fût sérieux.

— Et tu avais tort… Ce Pierre nous met dans une situation absolument fâcheuse ; comment pourrions-nous éviter les commentaires, puisque, vraisemblablement, Philippe et Valentine seront fiancés au jour convenu, ?…

— Je n’y puis rien, fit, tristement, Minna.

Valentine, de son côté, avait reçu, avec une morne stupeur, l’annonce de la décision de son père, concernant la date de ses fiançailles.

Elle avait toujours repoussé la pensée de cet engagement. Le voyant se dresser, devant elle, inexorable et tout proche, il lui fallait absolument prendre une décision.

Impossible d’accepter l’engagement de Philippe, alors que son cœur était tout plein d’un autre et