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IX


Le départ du détachement militaire avait positivement attristé les bonnes gens de Wattignies.

Les flâneurs regrettaient l’animation de la place et des rues étroites, à l’heure des manœuvres et des corvées ; les commerçants regrettaient plus encore l’appoint que leur avait apporté la clientèle des soldats ; enfin, il n’était guère de famille où, au cours de ces quelques mois, on n’eût lié connaissance avec l’un ou l’autre des artilleurs et où le départ de cet ami de passage, ne laissât un vide.

La fuite de la servante de Mme Michel Stenneverck avait donné lieu, pendant plusieurs jours, à de chaudes controverses. Les uns, et c’était le plus grand nombre, tenaient pour l’innocence du commandant Belormeau ; affirmant qu’il avait très bien pu ignorer la présence de Nanniche dans ses fourgons et qu’il n’était nullement prouvé que ladite Nanniche n’avait pas, parmi le détachement, quelque autre connaissance plus intime.

D’autres se montraient incrédules, donnant d’abondantes preuves de la légèreté du commandant en la matière ; tous tombaient d’accord qu’il n’avait point enjôlé une innocente et que Mme Michel ne perdait pas gros, au figuré, bien entendu.

Fort heureusement, Mlle Herminie et Benoîte, ignorèrent cet incident fâcheux qui eût altéré la sincérité de leurs regrets, car, des regrets, elles en