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gagnés à Jésus-Christ. Torrez donna au prince le nom de Barthélémy et il n’est plus connu depuis ce temps-là dans les relations portugaises que sous le nom de Dom Barthélémy »[1].

Les missionnaires eurent le tort de mélanger avec la politique sociale des seigneurs féodaux leurs moyens de propager leur religion. Si l′on ne peut qu’admirer, d’un côté, le courage et l’énergie qu’ils déployèrent pour augmenter le nombre des chrétiens, on doit leur reprocher de s’être servis de toutes les armes possibles pour attaquer les religions qui existaient avant la leur au Japon. C’est pourquoi certains princes qui les encourageaient et les protégeaient parce qu’ils étaient enchantés de les voir débarquer dans leurs provinces, attendu qu’ils en retiraient un grand profit commercial, ne purent pas continuer à leur accorder protection et liberté, à cause des troubles qu’ils amenaient dans le pays. Quoi qu’il en soit, le christianisme avait obtenu de beaux résultats :

En 1582, Alexandre Valignani, se préparant à quitter le Japon pour revenir aux Indes, procéda à l’organisation administrative des nouvelles conquêtes de son ordre dans ce pays. Il divisa l’empire en trois sections. Celle du centre était la plus importante au point de vue politique et avait trois sièges principaux : à Kioto, à Azoutchiyama et à Itami. Celle de l’ouest (que les Jésuites appellent Ximo) possédait

  1. Charlevoix. — Histoire du Japon, t. II, p. 190.