Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/62

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quels moyens seraient les plus efficaces pour faire prédominer le christianisme dans les nouvelles conquêtes », et de le renseigner fréquemment sur cet objet en écrivant non seulement à ses ministres, mais directement à lui-même. Muni de ces instructions, François Xavier partit le 7 avril 1541 avec deux compagnons[1], sous la conduite de Dom Martin Alphonse de Sosa, vice-roi des Indes et arriva à Goa le 6 mai 1542.

Il se mit immédiatement à l’œuvre, mais voyant qu’il n’obtenait aux Indes aucun résultat sérieux, il décida bientôt de partir pour le Japon.

« Dans ces pays (Maluco, Malacca, Baçaim, Socotora), écrivit-il[2], les Portugais ne sont maîtres que sur la mer et sur les côtes ; ailleurs, ils ne possèdent que les localités où ils vivent. Quant aux indigènes païens, ils ont horreur du christianisme et le labeur du moment est de protéger contre eux ceux qui se sont faits chrétiens. Sans doute, beaucoup se convertiraient si les néophytes étaient bien traités par les Portugais ; mais les voyant méprisés, on ne veut pas se joindre à eux. Aussi ne voyant moi-même aucune nécessité à mon séjour dans l’Inde, et sûr de trouver, au Japon, des peuples avides de s’instruire, et libres jusqu’à ce jour de toute accointance avec les juifs et les mahométans, j’ai résolu de me rendre chez eux au plus tôt, et j’ai grande espé-

  1. Le P. Paul de Camerin, Italien, et François Mansilla, Portugais, qui n’était pas ordonné.
  2. Lettre à saint Ignace, datée de Cochin, 14 janvier 1549.