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conduire aux îles Lequios, qui étaient fort connues des Portugais, mais les vents contraires ne lui permirent pas d’y aborder, et après qu’il eut longtemps battu la mer, la nécessité de se radouber et de faire de l’eau et du bois l’obligea de tourner vers une île du Japon appelée Tanuximaa[1].

« Dès qu’on l’y eut découvert, on envoya deux barques pour savoir qui il était et ce qu’il prétendait : il répondit qu’il venait de la Chine, que son bâtiment était chargé de marchandises et que son dessein était de trafiquer, s’il pouvait en obtenir la permission. Celui qui portait la parole lui dit que le seigneur de l’île, nommé Nautaquim, y consentirait volontiers, mais à condition qu’il payerait les droits, et comme il ne fit sur cela aucune difficulté, cet homme le traita fort poliment, lui montra le port et l’y conduisit. Ce port, que Pinto nomme Miaygimaa, était fort peuplé et le bâtiment chinois y eut à peine jeté les ancres qu’un grand nombre de barques l’environnèrent et offrirent à l’équipage toutes sortes de rafraîchissements qu’il acheta.

« Mais si Pinto[2] en a trop dit sur la découverte du Japon qu’il prétend avoir faite, ceux à qui seuls on fait communément honneur de cet événement n’en ont point dit assez ; car tout ce que nous savons de leur aventure, c’est que trois Portugais nommés

  1. Il y a tout lieu de croire que cette île est la même que celle de Tacuxima, au royaume de Firando (Note de Charlevoix).
  2. Père de Charlevoix, op. cit., t. II, p. 16.