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Cet ambassadeur n’avait que quinze à seize ans, mais il était sage et judicieux. Le seigneur d’Arima et celui d’Omoura, son oncle, ne nommèrent qu’un ambassadeur pour les représenter tous deux, et leur choix tomba sur Michel de Cingiva, neveu d’Omoura, et cousin germain d’Arima. Ce second ambassadeur était à peu près du même âge que le premier ; il avait d’ailleurs une bonne grâce et un air de noblesse, qui inspiraient du respect pour sa personne. Deux seigneurs alliés de la famille d’Arima, dont l’un s’appelait Julien de Nakaoura, et l’autre Martin de Hara, furent nommés pour accompagner les deux jeunes princes. Le père Valignani voulut les conduire lui-même, et se fit accompagner du père Diègue de Mesquita, qui devait leur servir de précepteur, et d’un Frère japonais, nommé Georges Loyola.

Outre l’obéissance, que les ambassadeurs devaient rendre au Vicaire de Jésus-Christ de la part de leurs maîtres, ils étaient encore chargés de plusieurs instructions particulières, tant pour le Souverain Pontife, que pour le Roi Catholique, dont l’Empire s’étendait alors dans les deux Indes, par la réunion du Portugal à la couronne, et pour quelques princes d’Italie, auxquels l’Église du Japon devait une bonne partie des secours spirituels et temporels, qui l’avaient soutenue jusque-là. Mais ce que le seigneur de Boungo avait le plus à cœur, c’était la béatification du Père François Xavier, dont la mémoire lui devenait de jour en jour plus chère, plus respectable. Son ambassadeur avait des ordres très posi-