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qu’ils sont ! »[1]. Iéyasou l’ayant prié de demander au roi Philippe de lui envoyer cinquante ouvriers mineurs, parce qu’il avait entendu dire qu’ils étaient plus habiles à extraire le minerai d’argent que les Japonais, Dom Rodrigo en profita pour revenir à la charge sur ses desiderata : « Je dis à Son Altesse que je me chargeais de transmettre sa demande à Sa Majesté et au vice-roi de la Nouvelle-Espagne mais que, pour faciliter le succès de mes démarches, Son Altesse devait m’accorder les choses suivantes : Que les mineurs auraient la moitié du produit des mines qu’ils exploiteraient et que l’autre moitié serait partagée entre le roi Philippe, mon maître, et Son Altesse l’empereur ; que pour la part qui reviendrait au roi d’Espagne, Sa Majesté pourrait avoir au Japon des facteurs et commissaires qui amèneraient des religieux de tous les ordres, auxquels il serait permis d’avoir des églises publiques pour célébrer l’office divin. Quoique cette condition fût placée au second rang, elle était dans ma pensée le but principal de ma négociation. Je dis ensuite que Son Altesse l’empereur (le shogoun) étant l’intime ami du roi Philippe, elle ne devait pas permettre que les Hollandais, ennemis jurés de mon roi, résidassent dans ses États, ni pussent y aborder sous aucun prétexte. J’ajoutai que, lorsque par hasard ou par une autre raison quelconque, des vaisseaux appartenant au roi d’Espagne ou à ses sujets arriveraient au Japon, l’empereur

  1. Revue des Deux-Mondes, 1830, t. II, p. 9.