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pie d’abandonner le christianisme pour revenir au bouddhisme.

Il fut entendu « que quiconque ne se départirait de la foi s’en irait en exil : et que les mariés seraient chassés avec leurs femmes et enfants aux derniers confins du Japon, du côté du Levant ; que les femmes se retireraient à Nagasaki, et que de là elles feraient voile vers la Chine où vers les îles Philippines ; que ceux qui auraient voulu quitter la foi chrétienne, éliraient telle secte qu’ils aimeraient mieux suivre de toutes celles du Japon. Et afin que la chose fût plus notoire, et leur changement plus manifeste, que chacun d’eux prendrait un bonze pour maître qui l’instruirait, se promettant l’un à l’autre par écrit que le maître enseignera son disciple, et le disciple obéira bien à son maître »[1].

Voici d’ailleurs le texte de la proclamation que fit paraître Iéyasou[2] :

« Le principe positif réside dans le père, le principe négatif réside dans la mère ; au moyen de ces deux principes l’homme est engendré et avec sa naissance les trois pouvoirs sont complets.

« Depuis le commencement du monde le Japon fut le pays des dieux. Le mystère impénétrable des

  1. Lettres annales du Jappon des années 1613 et 1614, écrites au Révérend Père Général de la Compagnie du nom de Jésus, traduites de l’italien en français par le Père Michel Coyssard. Lyon, 1619, page 191.
  2. Transactions of the Asiatic society of Japan, t. VI, p. 46.