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à l’avancement de la religion chrétienne, ou bien pour accroître ses revenus et enrichir ses sujets en rendant cette ville comme elle le devenait, le centre du commerce avec les nations étrangères, c’est ce que je ne veux pas décider. Ce qu’il y a de certain, c’est que ce nouvel établissement fut en peu de temps avantageux à cette ville à divers égards. La situation sûre et commode de ce hâvre, jointe à d’autres avantages, invita les chinois d’y venir avec leurs navires et leurs marchandises, et les Japonnais attirez par l’attrait du gain vinrent s’y établir en si grand nombre que la vieille ville n’était pas assez grande pour les contenir. Il fallut bâtir de nouvelles rues ; on leur donna les noms des diverses provinces, villes ou bourgs d’où étaient venus leurs premiers habitans, par exemple, Bungomaty, Jédomaty, Kabasimamaty, etc… ; outre ces rues il y en a d’autres nommées Bunts, d’un des premiers membres de cette colonie qui les bâtit à ses dépens. Ainsi Nagasaki, de pauvre et chétif hameau qu’il était auparavant, devint par degrez une ville riche et peuplée, où il y a environ quatre-vingt-sept rues bien habitées »[1].

La proclamation de Hidéyoshi contre les religieux en 1587 et l’annexion de Nagasaki au domaine du gouvernement central l’année suivante portèrent donc un coup terrible aux Pères et aux commerçants portugais. Néanmoins cet édit anti-chrétien ne fut

  1. Kaempfer. — Histoire de l’empire du Japon. La Haye, 1732, t. II, p. 82.