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jamais contribué qu’autant que les souverains l’avaient trouvé bon ; qu’ils n’avaient jamais maltraité les bonzes, et que toute la persécution qu’ils leur avaient faite s’était bornée à les convaincre d’erreur dans les conférences publiques ; qu’ils ne mangeaient jamais ni bœuf, ni vache, excepté quand ils se trouvaient à la table des Portugais, ce qui arrivait rarement : que ni eux, ni les marchands de leur nation n’avaient pas cru faire en cela rien qui pût déplaire aux Japonais, l’usage étant dans leur pays d’user de cette viande ; que si Sa Majesté ne le trouvait pas bon, ils n’en useraient plus désormais : enfin qu’ils n’avaient rien omis pour empêcher les Portugais d’acheter des Japonais pour les revendre aux Indes comme esclaves ; mais que Sa Majesté pouvait aisément remédier à ce désordre en défendant ce commerce à ses sujets, et en donnant sur cela de bons ordres dans ses ports »[1].

Il est vrai que la fidélité dans la croyance des princes devenus chrétiens et la propagande effrénée faite par les Pères ne firent qu’exaspérer le peuple et armer les bonzes qui attaquèrent les Pères. De plus parmi les marchands qui venaient d’Europe trafiquer au Japon, quelques-uns s’abandonnaient à toutes sortes d’excès et causaient des scandales funestes aux nouveaux convertis, à ce point même qu’on en voyait qui passaient les jours et les nuits dans les débauches, et qui enlevaient par force des femmes

  1. Charlevoix. — Histoire du Japon, t. III, p. 249.