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répondait à la fistule, et dont les deux clefs sortaient par la bouche, après avoir traversé la muqueuse buccale à un centimètre l’un de l’autre. Pour couper de suite, et sans trop s’exposer à une hémorrhagie, toutes les parties molles en forme de V embrassées dans cette anse, il a assujetti le fil au serre-nœud de Græfe, et il a serré progressivement pendant trois quarts d’heure, au bout desquels la section a été achevée sans que le malade ait perdu de sang. Après ce temps de l’opération, la joue était occupée par une plaie qui la traversait dans toute son épaisseur, mais qui était beaucoup plus large en dedans qu’en dehors, où elle était constituée seulement par la fistule primitive, son étendue, plus grande à l’intérieur, donnait des chances de cicatrisation moins rapide de ce côté, et la lenteur était encore assurée par l’écrasement et l’attrition, qui devaient s’opposer à une réunion immédiate. La plaie extérieure fut d’abord soumise à une compression légère ; quelques jours après, un décollement de la peau ayant nécessité de ce côté une incision, deux points de suture séparés furent placés sur la fistule. Au huitième jour, malgré les conditions de non-réunion que nous avons exposées, la plaie extérieure diminuait et tendait à se cicatriser avant la plaie intérieure. M. Gosselin s’empressa de décoller les bords de la première avec une sonde cannelée, et, à partir de ce moment, il introduisit cette même sonde, tantôt deux fois, tantôt trois fois par jour, en ayant soin d’écarter largement les bords de la plaie. Il en fut ainsi jusqu’au vingt-quatrième jour après l’opération, époque à laquelle, trouvant la plaie extérieure bien cicatrisée, et voyant la salive