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sence d’un corps étranger. On peut les extraire de différentes façons ; si le canal est assez dilaté et le calcul voisin de son orifice, il n’y a qu’à le saisir avec des pinces et à l’attirer au dehors, comme l’a fait Séguignol ; mais si le calcul est trop engagé dans le conduit, si l’ouverture n’est pas assez dilatée pour permettre sa sortie, on introduit une des extrémités d’une paire de ciseaux dans le canal, on l’incise et on retire le corps étranger (Baillarger, Comp. de chirurg. prat., t. III, p. 802) ; ou comme Fuzet, on incise tout simplement la muqueuse, avec un bistouri, l’endroit où se trouve le calcul (Gaz. méd. 1840, p. 520).

Quelquefois c’est en extirpant les calculs que l’on produit la fistule, car, si chez les animaux qui ont le canal rectiligne, comme chez l’homme, il est toujours facile de leur pratiquer un passage dans la bouche, chez les solipèdes et les ruminants, ce but est quelquefois impossible à atteindre ; c’est lorsque le calcul se trouve dans la portion inter-maxillaire du canal : on est évidemment obligé dans ce cas d’extraire le calcul là où il se trouve, et de produire une ouverture en dehors de la bouche, ouverture qui pourra devenir une fistule salivaire.

Il arrive rarement que les calculs perforent le canal, cependant, par la suite ils peuvent le dilater, l’amincir, et enfin produire son ulcération ; les corps étrangers auraient le même effet. Dubois, cité par Nelaton (Pathol. chirurg., t. II, p. 718) a vu une fistule du canal de Sténon produite par une arête de poisson ; le petit filet de bois trouvé dans le calcul de Séguignol aurait pu produire le même accident,