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Les injections ne sont pas à dédaigner dans les cas de fistules rebelles, pourtant elles exposent à des accidents et produisent plus souvent l’inflammation suppurative que l’adhésive ; M. Serres ne conseille pas ce mode de traitement dont il n’a jamais, dit-il, obtenu de bons résultats, pas même avec la liqueur de Villate. Le nitrate d’argent, qui a procuré de si bons résultats à Boyer et à Louis, est en effet le caustique employé avec avantage dans le plus grand nombre des cas, car il produit une escarre sèche et adhérente qui ferme la fistule, et force la salive à reprendre son cours normal momentanément interrompu. On porte, tous les deux ou trois jours, sur le contour et dans l’intérieur de la fistule, le crayon de nitrate d’argent, on excite ainsi la plaie et par suite on provoque la formation de bourgeons charnus qui, accolés sur les canalicules ouverts des lobules de la glande, les obstruent. Après cinq, six cautérisations, quelquefois un plus grand nombre, l’orifice ne laisse plus échapper qu’une petite quantité de pus, l’écoulement de la salive est arrêté par les bourgeons ; alors la cicatrisation ne trouvant plus aucun obstacle, la fistule est bientôt comblée et fermée.

Cependant, dit Velpeau : « Si l’ulcération était étroite et profonde, un trochisque de minium pourrait être substitué au nitrate d’argent, ainsi que je l’ai fait avec succès en novembre 1831 à la Piété, chez un jeune homme qui portait une fistule parotidienne, suite d’une ouverture d’abcès derrière le bord du maxillaire » (Velpeau Méd. op. t. III, p. 523.)

L’onguent vésicatoire préconisé d’abord par Velpeau, à qui il a procuré la guérison de deux malades