Page:Nadaud - Chansons à dire, 1895.djvu/261

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dans la boue un barbet se vautre ;
Moi, j’ai manqué deux rendez-vous :
Tant pis pour l’un, tant mieux pour l’autre
Il pleut ; restons chez nous.

Il pleut, il pleut ; chacun se livre
À sa passion du moment ;
Le marchand relit son grand livre ;
L’oisif lit un nouveau roman.
L’amant fait des vers à sa belle ;
L’étudiant, sur ses genoux,
Écrit à sa tante éternelle.
Il pleut ; restons chez nous.

Il pleut, il pleut ; ah ! quand pourrai-je,
Quand pourrai-je, gai voyageur,
Revoir les monts couverts de neige
Et les bois remplis de fraîcheur ?
Cette fois, c’est vers l’Allemagne,
Vers ce Rhin dont ils sont jaloux,
Que j’ai fait mon plan de campagne…
Il pleut ; restons chez nous.