produisant la vie en dehors de la vie, mécanismes enregistreurs, appareils schématiques de l’instantanéité micrographique dans l’organisme animal, tactiles, optiques, acoustiques : le seul olfactif sera toléré à bouder dans son coin. Tout ce qui regarde, tâte, écoute, compte, pèse et mesure a été requis, mis sur pied et braqué dans ces parallèles de l’assiégeant, — dynamographie, chronographie, densigraphie, hypsographie, calorigraphie, — toutes les graphies. Ce n’est que sondes, ressorts, rouages, boudins, bobines, pédales, détentes, bielles, engrenages, barillets, id est cassement de tête à tout bout : toute grande ouverte la boîte de la Pandore aux migraines ; mais Marey ne s’en chaut. Les instruments qui ne sont pas, il les crée : ceux qui sont faits, il les parfait, de l’un sur l’autre avançant toujours, sourd aux fanfares de ses découvertes, à jamais inassouvi en sa quête du pire que le mieux, par les sphygmoscopes, sphygmomètres, sphygmographes, sphygmophones, quoi encore ? — Puis notre surérogatif imagine de résumer tous ces services en un seul, et il crée en manière d’adjudant-major général son polygraphe qui comprend et relève l’ensemble : — le sphygmographe à transmission pour l’exploration des pulsations du cœur et des artères, qui marquera ce que Bouillaud appelait « les faux pas du cœur », — le pneumographe pour recueillir les courbes des mouvements respiratoires, — le chronographe qui cote les durées et intervalles des phénomènes inscrits.
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