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tombe sur une lettre toute spéciale avec titre : Clergeon aux Enfers, et en post-scriptum : Tu vois qu’après quinze ans l’inspiration vit encore. » C’est une de nos Clergeonades : le mot va être expliqué. Mais la fantaisie pimentée de cette pièce, qui laisse loin derrière elle les gravelures des Rabelais et des Béroalde de Verville, est d’un tel scabreux que s’il ne s’agissait ici d’un tirage à tout petit nombre, je n’oserais certes la donner.

Par quel phénomène bizarre, plus d’une fois rencontré, cette loi contradictoire, déconcertante, qui semblerait infliger péremptoirement et précisément aux plus purs l’exutoire de l’humaine impureté ? Comme sous un aiguillon, en révolte furibonde de la chair, les moins osés, les plus réservés dans l’acte se vengeront de leur continence par les crudités du verbe, de l’écrit ; la gauloiserie l’affriandera du leste à l’obscène pour s’exaspérer de la scatologie jusqu’au sadisme, même au satanisme des messes