Page:NRF 8.djvu/999

Cette page n’a pas encore été corrigée

DE LA FOI 991

elles, mon esprit ne voyait partout qu'évidence et facilité ; il se sentait tout pénétré du dogme catholique et comme confondu avec lui. — J'ou- bliais, cependant, la secrète entrave qu'oppose mon cœur à l'achèvement de cette persuasion.

�� ��Non pas une objection, non pas un embarras de ma raison, non pas un doute ; mais l'impossi- bilité de souhaiter être différent.

Le catholicisme montre pour nos fautes une indulgence presque illimitée ; il accompagne les plus grands pécheurs dans leur indignité. Mais il y a une chose qu'il exige de nous et à laquelle il lui est impossible de renoncer : il veut que nous préférions nos bonnes actions à nos mauvaises, que nous désirions la victoire en nous de ce que nous avons de meilleur ; il lui faut ce désir, si faible, si humble, si étouffé, si intermittent soit-il ; tant pis s'il est inefficace ! Il faut qu'il soit là.

Or je ne peux pas l'éprouver ; je ne peux pas souhaiter être différent. Pour chaque sentiment qui paraît en mon âme, trop d'étonnement, trop d'attention, trop de délice s'empare de moi. Je ne pense pas à sa qualité, à ce qu'il vaut. Il ne saurait être inopportun. Le voici : il entre en moi ; cela suffit. Et pourquoi chercherais-je à l'incliner, à l'appuyer vers la droite ou vers la gauche ? Je n'ai

��ta

�� �