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988 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

du péché originel ; non pas vaincu par trop de raisons ; mais avec mon cœur coupable, avec mon corps souillé ; comme le dogme était pareil à ce que je suis, elle est pareille à tout ce que je fais ; elle se compromet pour me suivre ; mais aussi je la confesse par tous les instants de ma vie, et par les plus vils, et par les plus honteux. Ah ! comment ne saurais-je pas qu'elle est vraie,quand au moment où je viens de mentir lâchement, je la sens qui est encore avec moi d'une certaine façon, — humiliée comme moi,triste comme moi, — mais présente tou- jours, et fidèle, et d'accord enfin avec mon péché.

��11 faut parler sans crainte de la licence du catholicisme. Car elle est une des preuves de sa vérité. Il y a en lui une sorte de pouvoir de scan- dale. Jésus, déjà, et tout de suite, fut un objet de scandale. Sa doctrine est demeurée telle. Elle défend le mal, mais ensuite elle l'accepte. Elle hait le péché, mais elle le prend en elle. Elle est pleine de désordres et de complaisances injustifia- bles. Aucune logique : ici elle condamne violem- ment et sans appel une mince faute, et là elle tolère avec patience les pires débordements. Il faut être la vérité pour s'accorder de telles permissions. — Les doctrines qu'on invente, restent toujours sur leur quant-à-soi ; elles s'observent, elles gardent de la retenue, de la sévérité. Comme elles savent

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