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DE LA FOI 983

un peu ce qu'il cachait, lorsque enfin les consonnes du mot sous tant d'insistance commencent à réap- paraître, même alors il reste quelque chose qui ne se laisse pas ressaisir : ce n'est jamais tout à fait ça. L'arbre qui pousse, c'est qu'il se rappelle ; il remonte du plus profond de lui-même vers sa forme antique, il va l'atteindre. Mais non ! ce n'est point là ces éclatantes fleurs qu'il rêvait ; elles tombent ; et, de nouveau il reprend avec une morne obstination son même rêve, sa même obscure recherche. Et moi, moi, toute proche, toute inté- rieure, à peine distante de ce que je suis et pourtant jusqu'à ma mort inaccessible, je vois, je touche mon âme, l'âme d'où je suis déchu et que je ne sais que confusément imiter. Tous nos sentiments ne sont -que l'image d'eux-mêmes, ils viennent comme des flammes lécher, sans pouvoir s'y tenir, leur propre vérité ; il y a toujours entre nous-mêmes -et notre âme une fine, une décourageante diff^é- rence. Oui, le péché originel est sur nous. Et il est au monde. Et rien n'en peut guérir que de passer à la vie éternelle.

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��La morale catholique me touche et me persuade de la même façon que le dogme proprement dit. Elle s'oppose à la sagesse, comme le dogme aux philosophies. Le sage aussi est un auteur ; son

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