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JULIETTE LA JOLIE 93

En traversant la ville, on passa non loin de la maison des Frébault, et, dix minutes après, presque devant celle des Nolot.

— Mais, dit à Juliette ce vieux blagueur de Cougny, et tes amoureux, qu'est-ce que tu en fais donc ? On ne te voit plus avec eux.

Elle rougit, parce que Ponceau était assis en face d'elle.

— Mes amoureux ? riposta-t-elle. Vous ne m'avez pas regardée ! A moins que ce ne soit de vous que vous parliez.

— Allons ! Allons ! dit Cougny. Ne fais pas ta sucrée. Il trouvait ce matin la vie agréable. Pourtant, depuis

le jour oii l'on avait été boire du lait aux Mouilles, Mar- celle s'ennuyait. Elle à qui l'arrivée de Ponceau avait fait si grand plaisir, elle était triste. Rabroué plus souvent qu'à son tour, il fallait que Cougny passât par ses quatre volontés. Elle étouffait dans cette petite ville où elle man- quait de distractions, l'été lui devenait insupportable. Alors depuis trois semaines ils avaient pris l'habitude de faire des excursions à pied dans les bois.

Les bottines à hauts talons en voyaient de dures. Mais ils s'asseyaient sur l'herbe, et débouchaient des bouteilles. Après, Cougny trouvait toujours un prétexte pour courir après Marcelle, lorsque toutefois elle consentait à courir elle-même. Il se desséchait. Ou bien ils empruntaient la petite ligne d'intérêt local, ou — ce qui coûtait un peu plus cher, mais Cougny ne regardait pas à un louis, — ils prenaient, comme aujourd'hui, une voiture pour toute la journée. Ils partaient, rentraient quand ils voulaient : c'est préférable. Juliette était de toutes les parties : deux hommes et deux femmes, pour que l'équilibre fût parfait.

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