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l'amour dans le miroir... 963

rement des images charnelles : c'est plus que ton souvenir et moins que toi, hélas ! c'est ta présence dissociée que je retrouve dans cette solitude sous les couleurs de l'été.

Une écorce lisse et tendre, un lichen frisé, l'eau de pluie qui me regarde fixement dans les creux du rocher...

Mais quand tous les éclats du vase seraient là sous ma main, me guériraient-ils du regret de sa forme perdue ?

Au lieu d'une rondeur douce, ce sont des angles aiguisés où mes doigts se déchirent.

Cependant je me couche dans l'herbe, pour m'enfoncer dans ma folie, pour être dupe à loisir, comme un dormeur qui n'attend rien de l'aube que la reprise de son ennui, sentant le frisson du réveil, se retourne contre le mur.

Et là, dans l'herbe blotti, sous l'aisselle de la nature, je respire en fermant les yeux ta sueur adorée.

��II

��Un paysage nouveau, une architecture inatten- due, un costume étrange, la singulière expression d'une physionomie, l'indéfinissable particularité d'un regard ou d'un sourire, il n'en fallait pas plus, quand j'étais loin de France, pour que mon cœur se serrât.

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