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JULIETTE LA JOLIE 9I

Marcelle avait de ces inspirations subites. On aurait cru aussi que c'était pour faire enrager Ponceau ; elle dit à Bernard :

— Tenez : je parie que vous ne m'attrapez pas à la course dans vos bois ?

Elle s'attendait peut-être à ce que Ponceau protestât d'un :

— Voyons, est-ce que tu es folle, Marcelle ? Mais il resta muet.

— Oh ! quant à ça !... dit Bernard.

Elle commença par se cacher derrière un gros hêtre. Il mourait d'envie de la poursuivre, mais à cause de Juliette et de Ponceau il n'osait pas. Il restait là, près d'eux.

— C'est qu'elle est vive ! dit Ponceau.

Bernard bondit. Marcelle quitta son hêtre, s'enfuit. Juliette se mit à trembler.

XIV

Pour partir ils n'attendaient plus que Juliette.

On avait beau être en août, le mois le plus chaud de l'année : à quatre heures du matin il y a de la rosée sur l'herbe. Cougny frissonnait sous son veston mince comme une feuille de papier. Les deux chevaux attelés à la voiture, bouchonnés de frais, creusaient de leurs sabots la terre et faisaient sonner leurs grelots en s'ébrouant. Marcelle commençait à s'impatienter. Ponceau marchait de long en large. A la fin il dit :

— Eh bien, je vais voir si elle se décide.

— Oui, répondit Marcelle. Elle n'est peut-être pas encore levée.

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