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LARMES DE LA VOLUPTE 959

rythme : la logique de mon compagnon enchaîne alors ma pensée.

Mais, soudain, le violon commande, et ma douleur se lève, hagarde, échevelée, déclame et déchire sa robe. Toutes les images de mon esprit, dans un grand remous, reculent et font cercle autour de cette furie.

XIII

Quand je suis loin de toi, je vis dans l'obses- sion de l'heure où je te retrouverai ; quand je te retrouve, je ne songe à rien, qu'à la volupté.

Les gémissements du plaisir, voilà donc tout ce qui m'importe dans l'ennui des journées !

Est-ce moi, cette ombre qui se hâte dans les rues pluvieuses du soir, semblables, avec tous leurs reflets, à des fonds d'aquarium moirés de lueurs tremblantes ?

Est-ce moi, ce corps que voici, le front penché sur un livre, à la clarté d'une lampe ?

Ou cet homme encore qui, souriant, ouvre sa porte à ses amis ?

Non. Ce passant, ce liseur, cet hôte empressé me sont étrangers.

Comme les courses de l'un me fatiguent ! comme la présence de l'autre me pèse ! comme la voix du troisième suffit à m'excéder !

Quand ces importuns prendront-ils congé de

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