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��LA LITTERATURE

��Remarques sur le symbole.

Quelques réflexions, récemment hasardées ici sur le roman, ont motivé de la Revue Critique des Idées et des Livres, dans son numéro du lo septembre, une discussion, des critiques dont certaines me paraissent judicieuses. Il est des points qu'elles m'amèneraient sans doute à rectifier. Mais je ne m'occupe ici que d'un point qu'il y a lieu, me semble-t-il, d'affirmer encore, contre ces critiques, avec plus de précision. En revenant sur lui, au lieu des autres, je ne pense pas céder à quelque amour- propre ; je crois seulement voir une occasion d'aborder certain problème général d'art et de doctrine.

Il s'agit de la question posée dans ces quelques lignes, que, pour la commodité de la discussion, je me permets de mettre à nouveau sous les yeux du lecteur :

" Comme le sculpteur allemand qui se représente écoutant, sous la chaire i prêcher de Fribourg, son œuvre, Flaubert a per- sonnifié sinon lui-même, du moins la méthode objective dont son roman est le fruit, dans le grand médecin qui arrive au dernier moment près d'Emma, le docteur Larivière. En appa- rence il est inutile au roman comme il est inutile devant la mort. Il n'ajoute rien à quoi que ce soit de ce que le roman fait vivre. Il n'y représente aucune valeur d'existence, mais la valeur d'intelligence. Il est dans ce coin du roman l'idéal actif qui fait que le roman existe. Cette calèche, dont le tonnerre rapide roule vers la maison de Bovary sur le pavé d'Yonville, c'est la figure du romancier ; la patache du Lion d^Or, la patache

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