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CHRONIQUE DE CAERDAL 89 1

en saignant sur ses blessures ; soit même qu'il s'abatte, et qu'il crie, jusqu'à ce qu'il gagne enfin les plages les plus pures du ciel. C'est là, souvent, qu'il pleure.

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��Les pleurs de notre Beethoven sont à nous, tant ils nous consolent. Ils ignorent l'amertume ; ils ont moins de douleur que d'adoration. Ils portent témoignage de sa pureté. Ils ne sont point la source, qui coule dans la profondeur, au centre du monde, où le destin de la vie se mire avec une mélancolie ineffable. Mais plutôt ils sont le sanglot rafraîchissant qui succède à la tourmente, la pluie lumineuse qui détend la colère, la révolte qui s'apaise et qui absout.

Les pleurs de Beethoven sont innocents.

C'est ainsi que sa volonté sans péché n'est point d'une égoïste conquête, ni d'entreprendre sur l'ordre de l'univers, mais de s'y ranger. C'est sur la volonté encore que les merveilles de la variation s'espacent en grands cercles lents, et qu'elles planent dans la lumière.

L'âme héroïque du grand solitaire ne brave pas son Dieu, ni même ne le conteste ; elle se mesure à ce qu'il exige ; elle éprouve la rigueur de sa loi ; et lui faisant l'offrande de tout ce qu'elle a de bon, elle épouse la bonté souveraine. Tout, dans

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