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CHRONIQUE DE CAERDAL 877

femmes, peut-être, la Fronde n'eût pas manqué son dessein, qui fut d'abord, si obscurément que ce dût être, de frapper au berceau la monarchie absolue.

L'amour a sa propre politique, qui vient à bout de l'autre. Les amants poursuivent des avantages, qui leur font oublier les victoires qu'ils se promet- tent en d'autres domaines, et les défaites qu'ils y essuyent. Ni l'amour ni l'ambition ne se satisfont d'une force divisée ; et comme on ne peut les servir également, il faut que l'on néglige l'un au profit de l'autre.

Les hommes, qui ont vécu leur forte jeunesse au milieu de ces passions, ont une connaissance de la vie, de la politique et même de l'univers que les autres n'ont pas. Trop de paix porte au sommeil. Trop de certitude endort.

La règle stricte est bonne aux talents moyens. Une certaine liberté de licence est favorable aux plus grands : ils ne s'accordent pas l'excès ; mais il est bon qu'ils puissent, un jour, se l'accorder et qu'ils aient à se l'interdire.

J'avoue que Pascal et Gondi me font trouver Racine même sans profondeur. Racine est trop linéaire.

Tous nos grands hommes de la Fronde, pleins de violence quand ils sont au fait de leurs passions, dominent absolument leur objet, et soi-même, quand ils font œuvre d'art, et qu'ils pensent.

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